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Publié : 31 octobre 2017

Madagascar, portrait d’une île île convoitée

Pour mémoire, notre dernier déjeuner de la Francophonie a permis de faire la connaissance de Messieurs :
- Bruno RALAY-RANAIVO, Administrateur de Unité Madagascar depuis 8 ans, ayant étudié à Science Po & ENSP Rennes, et une solide expérience de management (Groupe SOS MEDECINS, EHPAD Saint Joseph) et également de conseil (STRADEFI : auprès de la Présidence de la République de Madagascar) et enfin initiateur d’actions humanitaires. Il est également Vice-président de FACT (FEDER’ACTIONS MADAGASCAR) qui regroupe des associations, des acteurs qui tous oeuvrent pour Madagascar. http://fact-madagascar.org Il a créé récemment son entreprise de micro crédit. Il est intervenu sur le thème « Madagascar, île convoitée. Quels enjeux pour demain ? » Courriel : brunorr29@aol.com

- Guillaume Marie Ubald RAVAHIMANANA, Député de Madagascar, élu à Miarinarivo, dans la région d’Itasy, au centre de l’île de Madagascar. Président de la Commission Affaires Etrangères et Relations Internationales. Son intervention a porté sur « La situation actuelle à Madagascar et les pistes d’amélioration ». Courriel : gravahi@gmail.com


Chers messieurs Ravahimanana et Ralay-Ranaivo,

Je viens vous remercier et vous féliciter au nom du CSF pour vos interventions lors du déjeuner francophonie du CSF sur Madagascar du Samedi 7 Octobre 2017 à Paris, à l’invitation de Lala Haingo Rajaoarisoa.

Vous avez su à la fois brosser un portrait réaliste et sans complaisance de la situation de votre île mais aussi faire part de votre motivation et engagement à l’aider à sortir de celle-ci.

Nous vous témoignons notre solidarité et vous souhaitons un plein succès dans vos démarches.

JP CHIAVERINI, Président du CSF 2017.


carte madagascar Quelques éléments de compréhension de la situation actuelle.

24,9 millions d’habitants, plus de 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national et près de 82% de la population disposaient de moins de 1,90$ par jour (2010). Le PIB par habitant : 382,24 USD (2016). Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (en 2015) : agriculture : 25,6 %, industrie : 15,7 %, services : 58,7 %. Plus de 10% souffre de malnutrition et seulement un tiers de la population a accès à l’eau potable. 80% de population vit en zone rurale, parfois très enclavée cependant les villes, et les régions les plus riches du centre de l’île notamment, attirent un afflux de population rurale qu’elles ne peuvent assumer. Superficie : 587 040 km².

La Grande Île est particulièrement exposée aux catastrophes naturelles : cyclones, sécheresses et inondations et à son instabilité politique, elle a traversé 5/7 crises depuis 1973.

Certains produits sont très convoités :
- flambée du cours de la vanille (700 €/kg, 85% de la production mondiale)
- déforestation (l’ébène et le bois de rose qui peuvent atteindre 1500 euros la tonne sur le marché international)
- flore : orchidées 1200 espèces recensées
- or et de pierres précieuses (saphirs, rubis, émeraude) présentes dans le sol, exploitation de nickel (objectif 54 000 tonnes/an, du cobalt et récemment du pétrole
- cacao (7000 tonnes exportées par an), le cours mondial a enregistré une baisse de 30% depuis novembre 2016
- produits de la mer ou de l’aquaculture : pêche le long de ses 5600 km de côte (crabes, langoustes, thons, élevage de crevettes et gambas (dont bio label AB et label rouge)
- les terres : seul 1/10è des parcelles est muni d’un titre ou d’un certificat foncier. La majorité de la population rurale, qui constitue environ 80% des habitants, ne possède pas de document officiel et a du mal à défendre ses droits face aux transactions foncières à grande échelle.La location de longue durée ou bail emphytéotique de 99 ans est le mode d’appropriation foncière souvent usité par les investisseurs étrangers (concessions foncières à grande échelle représentant 3 millions d’acres).

Principaux fournisseurs (en 2015) : Chine (24,8%), France (10,4%), Barheïn (5,6%), Inde (5,5%)

La situation actuelle à Madagascar :
- une population jeune, 45% ont moins de 15 ans
- La déforestation à Madagascar s’explique par trois activités : la culture sur brûlis, l’exploitation forestière, et la production de combustible et de charbon de bois pour les usages domestiques.
- la population malgache compte 20 communautés ethniques
- baisse de l’éducation devenu payante pour partie (600.000 enfants ne sont pas scolarisés)
- épidémie de peste (24 décès)
- insécurité, problème de sécurité routière.

L’avenir de Madagascar : les enjeux pour demain
- remédier à la malnutrition par l’autosuffisance alimentaire (pêche, secteur forestier)
- apprendre à replanter et sauver les lémuriens
- éducation pour tous
- réduire les malversations, corruptions
- une diaspora malagasy mobilisée : 114.000 personnes recensées en France
- réintroduction de la santé de base de proximité
- impliquer plus les femmes
- impluser le respect des objectifs du millénaire
- garantir le pouvoir d’achat et les revenus de la fonction publique
- instituer une bonne gouvernance.

Madagascar a reçu un engagement de 6,4 milliards de dollars pour appuyer ses projets de développement (de 2017 à 2020) lors de la Conférence des bailleurs et des investisseurs organisée par le gouvernement malgache à Paris en décembre 2016, avec l’appui de la Banque africaine de développement, du Groupe de la Banque mondiale, et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). S’ajoute à cela une enveloppe de 3,3 milliards de dollars d’investissements annoncée par le secteur privé.

Je livre à votre réflexion l’article ci-joint qui a pour titre : La langue française en recul à Madagascar - 24.11.2016 Par Adrien Barbier (Antananarivo, envoyé spécial) pour LE MONDE.

PDF - 639.7 ko
La langue française en recul à Madagascar - 24.11.2016

Et également : http://information.tv5monde.com/info/madagascar-en-chiffres-139585 Mise à jour 24.11.2016 à 22:31 par Léa Baron